Depuis la parution de mon livre « Slow working, 10 séances d’autocoaching pour travailler moins mais mieux » (Vuibert, 2020) fin mai dernier, entre les interviews presse et les interactions directes avec les personnes intéressées, voire intriguées par le sujet, j’ai forcément eu à répondre des dizaines de fois à la question suivante : « Mais c’est quoi le Slow Working, au juste ? »
Or, je me suis toujours refusée à donner une définition stricte dans le livre car le concept est vaste et que je ne voulais pas le réduire à deux phrases. Car le Slow Working, pour moi, c’est d’abord une autre façon de travailler.
C’est comprendre d’abord qu’on peut être efficace sans forcément s’épuiser, qu’on peut atteindre ses objectifs en travaillant moins, parfois plus lentement, en tous les cas différemment. C’est une réflexion de fond et une remise en question qui nous invitent à remettre le travail à sa juste place, à doser son effort, à travailler intelligemment plutôt qu’avec excès et à s’octroyer chaque jour des temps de pause pour préserver son équilibre et son énergie dans la durée.
Et finalement, pour moi, adopter le Slow Working, c’est avant tout s’inscrire dans une révolution douce qui dépasse le monde du travail, et qui modifie progressivement, dans toutes les sphères de notre vie, notre façon de voir le monde.
Et finalement, pour moi, adopter le Slow Working, c’est avant tout s’inscrire dans une révolution douce qui dépasse le monde du travail, et qui modifie progressivement, dans toutes les sphères de notre vie, notre façon de voir le monde.
Il ne s’agit pas simplement de changer quelques habitudes à la marge sur la gestion de notre précieux temps. Il s’agit de changer de paradigme et d’opérer un changement profond, durable, qui sera assurément profitable au travailleur comme à l’entreprise, et favorise une meilleure adéquation entre la temporalité de l’entreprise et la temporalité individuelle. Il n’est plus ici question de s’adapter aux contraintes, nombreuses, imposées par le travail, mais de modifiant en profondeur son rapport au travail, en modifiant prioritairement son rapport au temps.
A force de répondre à cette question, qui, je vous rassure, me passionne et à laquelle j’aime répondre (ce n’est donc pas un supplice !) et face à l’intérêt croissant et sincère pour le sujet, j’ai eu l’idée, cet été, d’aller demander à plusieurs personnes qui ont de la valeur à mes yeux, dont l’avis compte pour moi, et pour certain.e.s que je connais depuis très longtemps, LEUR définition du Slow Working.
Je démarre cette petite série par trois personnes que je porte dans mon coeur depuis longtemps : Céline Boura, May Lopez et Fabienne Broucaret.
Je remercie mes premières contributrices (et pas des moindres) d’avoir pris de leur précieux temps pour me partager leur vision du Slow Working !
Le Slow Working, selon Céline Boura
« Le Slow Working, pour moi c’est l’intégration des principes féminin et masculin dans le monde du travail. C’est mettre du liant et, du lien, entre les notions d’efficacité et performance, et celles de plaisir et épanouissement.
Que ce soit pour moi ou pour mes clients, je suis toujours très attentive au principe de flux : comment rendre plus agiles des situations, ou des projets, en mettant plus de sens et de conscience dessus.
Sentir d’où partent les choses en soi : est-ce parce que je me force ? J’en ai réellement envie ? Ou seulement besoin ? Pour apporter quoi ? Et pour aller où ? Se poser ces questions permet déjà de commencer à trouver ses propres réponses. Globalement, il s’agit d’un retour à soi, à l’écoute de son corps et de son environnement (les deux sont indissociables), à une forme de bon sens pour faire de son travail une œuvre qui dépasse le cadre de l’injonction, et permet d’ouvrir de nouveaux champs de création. »
Sentir d’où partent les choses en soi : est-ce parce que je me force ? J’en ai réellement envie ? Ou seulement besoin ? Pour apporter quoi ? Et pour aller où ?
Céline Boura
Céline Boura est Chamane corporate, CEO La terre, le ciel & nous, Maison de création des futurs et Créatrice du podcast Transmissions du Futur
Le slow working, selon May Lopez
« Le Slow Working représente, à mes yeux, un style de vie qui s’est imposé à moi de manière naturelle au fil des années : un équilibre entre le besoin d’efficacité pour mon entreprise et la nécessité de ralentir, de s’étonner, de rêver et de créer. Et oui, bien sûr, de vivre.
Etre dans l’urgence ne m’a jamais rendue heureuse. Je n’aime pas regarder l’heure quand je bois un café avec un ami ou travailler jusqu’à minuit sur un dossier par manque de temps.
J’ai besoin, au quotidien, de temps juste pour moi et d’espace mental. Le Slow Working, c’est avant tout se connaitre et travailler à son propre rythme. C’est optimiser son processus de travail pour ne conserver que l’essentiel et alléger sa charge mentale. C’est définir ses priorités et ses objectifs. C’est privilégier la réflexion à la quantité.
C’est travailler moins, mais mieux et en pleine conscience. C’est, pour ma part, ne pas mettre le réveil le matin, laisser mon téléphone en silencieux et prévoir des calendriers prévisionnels réalistes. C’est dire « non » quand ce n’est pas possible, écouter mon intuition et me bloquer des plages horaires.
C’est travailler dans le calme et la sérénité, loin des notifications et des urgences incessantes. C’est une bulle de liberté et de calme, c’est s’offrir le luxe d’une vie plus douce et sereine. »
Etre dans l’urgence ne m’a jamais rendue heureuse. Je n’aime pas regarder l’heure quand je bois un café avec un ami ou travailler jusqu’à minuit sur un dossier par manque de temps.
May Lopez
May Lopez est fondatrice des Mots à l’affiche, Créatrice du blog Vie de miettes et auteure du Guide juridique pour blogueuses créatives (Eyrolles, 2018), avec Sandra Azria, avocate.
Le slow working, selon Fabienne Broucaret
« Le Slow Working, pour moi, c’est trouver le rythme de travail, et donc de vie, qui vous convient. C’est remettre le travail à sa juste place, même quand on adore son métier. C’est trouver du temps pour vous, pour les personnes qui comptent à vos yeux, pour des activités qui vous font plaisir dans votre semaine de travail : ne plus attendre les vacances et le week-end pour souffler après avoir traversé un tunnel en apnée. Cela demande de sortir des schémas classiques, de s’autoriser à travailler autrement, de s’écouter davantage. Je vois le Slow Working comme un cheminement vers une vie plus harmonieuse, plus équilibrée, à un rythme que l’on choisit au lieu de subir un quotidien effréné la tête dans le guidon. »
Je vois le Slow Working comme un cheminement vers une vie plus harmonieuse, plus équilibrée, à un rythme que l’on choisit au lieu de subir un quotidien effréné la tête dans le guidon.
Fabienne Broucaret
Fabienne Broucaret est Fondatrice de My Happy Job, Directrice de la collection My Happy Job aux Editions Vuibert et Créatrice des Podcasts Mon idée QVT, Ca me travaille !, Ca fait débat ! et Paus’itive !